Dix ans après son lancement, le déploiement du DAB+ s’accélère. Cette technologie de radio numérique terrestre - le pendant de la TNT - va mener la bande FM à sa disparition. Non seulement en raison d’une meilleure qualité d’écoute, mais surtout parce que la diffusion coûtera moins cher aux radios.
Selon l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), chaque jour près de 40 millions personnes écoutent la radio,. La quasi-totalité des Français possèdent au moins un appareil, note l’organisme public. Plus de 9 millions d’auditeurs écoutent chaque jour la radio sur des supports numériques. Cependant, la transmission analogique en FM commence à atteindre ses limites de capacités, avec une bande FM saturée dans plusieurs régions de la France. Il n’y a donc plus de place pour de nouvelles radios, limitant le choix offert aux auditeurs. Face à cette situation, depuis 2014, une nouvelle technologie se déploie sur le territoire : la radio numérique terrestre appelée DAB+. Où en est-on aujourd’hui ?
Qu’est-ce que le DAB+ ?
Le DAB+ est le successeur numérique de la FM. Comme pour la télévision (TNT télévision numérique terrestre), la diffusion de la radio par ondes hertziennes se numérise elle aussi (RNT, radio numérique terrestre). Pour cela, en France, on utilise la technologie DAB+ (abréviation anglaise de Digital Audio Broadcasting), le + indiquant qu’il s’agit de la version la plus avancée de cette technologie DAB.
Comment fonctionne la technologie DAB+ ?
A la différence de la bande FM, une fréquence DAB+ est occupée par 13 stations de radio : Grâce à la compression des signaux, on met dans une même coquille, appelé multiplex, 13 radios qui seront transmises ensemble via les ondes hertziennes, schématique Hervé Godechot, membre de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) en charge des radios et de l’audionumérique. Ce qui offre plus de places aux radios et consomme moins d’énergie. Le signal des 13 radios est alors réceptionné dans la zone de diffusion par un certain nombre d’émetteurs.
Quels sont ses avantages pour les auditeurs ?
Le DAB+ permet d’écouter gratuitement la radio diffusée par ondes hertziennes sans avoir besoin d’un abonnement internet, insiste Hervé Godechot. Si désormais 99 % des voitures neuves sont dotées d’un autoradio captant le DAB+, chez soi, il faut un petit poste adapté : Il existe des modèles à partir de 30 €. Avec un son est de très haute qualité, bien meilleur que l’analogique. Autre avantage notable : terminés les grésillements en voiture lorsqu’on arrive en fin de zone, trop loin de l’émetteur : Avec le DAB+, le relais s’effectue automatiquement, précise Hervé Godechot, sans perte de qualité de réception. Cependant, la réception peut aussi s’interrompre brusquement, si la station de radio que l’on écoutait dans une région n’a pas choisi d’être présente chez sa voisine.
Quel intérêt pour les radios à être diffusées via le DAB+ ?
Selon Hervé Godechot, le DAB+ présente plusieurs avantages pour les radios. Elles peuvent notamment élargir leur zone de diffusion. Voire tout bonnement enfin trouver un créneau pour émettre. Sachant que comme pour la bande FM, l’Arcom sélectionne les candidatures pour l’attribution des fréquences. Mais surtout, à 13 dans une même coquille, les coûts de diffusion sont partagés et donc bien moins élevés : S’ils sont très variables en fonction du nombre d’émetteurs sur une zone, ces coûts sont entre 30 et 50 % moins élevés que pour la bande FM.
Où en est le déploiement ?
Lancé voici dix ans, le déploiement s’est accéléré ces derniers mois : 300 émetteurs ont été allumés depuis novembre 2023, indique Hervé Godechot. Actuellement, nous recensons 110 multiplex et 555 stations de radio diffusées en DAB+, qui couvrent 60 % de la population. L’objectif de l’Arcom est d’atteindre 80 %, car comme pour la FM, le 100 % n’est pas possible. Il demeurera toujours quelques zones blanches, par exemple en montagne ou en Corse. Certaines pourront être résolues par des solutions au cas par cas.
La cohabitation DAB+ / FM peut-elle avoir des conséquences ?
Certains automobilistes peuvent avoir constaté des sortes de bugs, des répétitions, à l’écoute de leur radio favorite en DAB+. Il peut s’agir d’un problème de synchronisation entre émetteurs lorsque l’autoradio bascule tout seul d’une fréquence à une autre, à la sortie d’une zone, avance Hervé Godechot. On peut signaler ces incidents sur le site de l’Arcom, pour que l’on puisse effectuer les réglages.
Que va devenir la bande FM ?
À terme, elle est appelée à disparaître. Actuellement, les radios déjà passées sur le DAB+ mais toujours sur la FM, payent deux fois leur diffusion. Progressivement, elles abandonneront la bande FM. Cela fait partie des sujets que l’Arcom doit accompagner. Il en sera question dans le Livre blanc consacré aux radios qui sortira prochainement.
102
C’est le nombre de radios qui émettent en DAB+ à Paris, contre 48 radios encore diffusées sur la bande FM dans la capitale.